La VMC est très souvent un équipement que l’on pense à installer dans les toilettes ou dans les salles de bains. C’est cependant un équipement qui gagne à équiper toutes les pièces d’une maison. Une rénovation de cuisine peut tirer un très large avantage de l’utilisation d’une VMC. C’est pourquoi nous vous proposons quelques éléments d’information pour mener à bien un projet VMC de cuisine.
Quelle importance pour la VMC d’une cuisine ?
La VMC, ventilation mécanique contrôlée est un équipement obligatoire dans la construction moderne. Cette obligation est cependant soumise à certaines variations et spécificités qui peuvent permettre de ne pas l’inclure dans une cuisine.
Ce serait une grossière erreur. En effet, la VMC permet d’améliorer considérablement la qualité de l’air à l’intérieur d’un logement et d’évacuer les odeurs désagréables. Idéale, donc, en cuisine.
💡 Bon à savoir
Une VMC bien dimensionnée évacue l’air vicié d’une cuisine en 8 à 12 minutes après la fin de la cuisson, contre 30 à 45 minutes par simple ouverture de fenêtre.
Évacuer l’humidité
Lorsqu’on pense humidité, on imagine toujours la paroi de douche couverte de buée, le miroir de la salle de bain dans lequel il est impossible de se voir, et d’autres choses liées à la salle de bain.
Une cuisine génère en moyenne 2 à 4 litres de vapeur d’eau par jour selon l’Observatoire de la Qualité de l’Air Intérieur. Cette humidité, si elle n’est pas évacuée, peut faire grimper le taux d’humidité de la pièce à plus de 70%, contre les 45-55% recommandés.
La cuisine dégage énormément d’humidité, au niveau de la cuisson des aliments (lorsque l’eau boue), du lavage de la vaisselle, du fonctionnement du lave-vaisselle et parfois même du fonctionnement du four.
Ajoutons à cela une présence humaine très fréquente (nous dégageons de l’humidité en respirant) et un nettoyage des sols réguliers.
Il faut donc que l’humidité soit évacuée sous peine d’endommager à la longue les murs, peintures, meubles et tout ce que se trouve dans la pièce.
Évacuer les fumées
Lorsque l’on cuisine, on dégage obligatoirement de la fumée. Les aliments qui baignent dans l’huile, des graillions qui se forment, une viande qui grille un peu trop, il est facile de dégager de la fumée qui déclenchera inévitablement les détecteurs de fumée désormais obligatoires.
On utilise une hotte pour pallier ce problème, mais il est tout à fait imaginable de renforcer le processus avec une VMC.
D’autre part, si votre cuisine dispose d’une cuisinière au gaz, la VMC sera de toute manière obligatoire pour évacuer la fumée, invisible, de la combustion du gaz.
Empêcher les odeurs
Si une hotte filtre relativement efficacement les odeurs de cuisson et de grillade, la VMC peut en faire tout autant, mieux, et plus rapidement.
Avec un VMC en cuisine on peut se débarrasser des mauvaises odeurs avant qu’elles n’envahissent toute la maison. De surcroît, une VMC perfectionnée pourra effectuer ce travail sans pour autant faire entrer de l’air froid et donc sans faire baisser la température intérieure de votre maison.
📊 Les chiffres clés de la ventilation cuisine – Les débits réglementaires
La réglementation française impose des débits d’extraction précis selon la taille du logement :
- Logement 1-2 pièces : 75 m³/h minimum
- Logement 3-4 pièces : 90 m³/h minimum
- Logement 5 pièces et plus : 135 m³/h minimum
Pour une cuisine de 12 m², cela représente un renouvellement de l’air 6 à 8 fois par heure, soit l’équivalent de l’air total de la pièce renouvelé toutes les 7 à 10 minutes lors de la cuisson.
Quel type de VMC pour sa cuisine ?
Il existe de nombreux types de VMC. Chaque système apporte son lot d’avantages et d’inconvénients, et implique logiquement un investissement différent.
C’est pourquoi vous devriez envisager plusieurs modèles de VMC cuisine, de manière à faire varier les prix et à déterminer quel système peut s’installer dans votre structure sans vous ruiner.
La VMC hygroréglable
Ce système intelligent permet de réduire la consommation électrique de 15 à 25% par rapport à une VMC autoréglable classique, en ne fonctionnant qu’en cas de besoin réel.. Cette VMC, très moderne, et d’un prix toujours à la baisse, sait détecter toute seule les variations d’humidité. Lorsque le taux d’humidité de la cuisine est trop élevé, elle se met tout simplement en marche. Lorsque l’humidité retrouve un taux acceptable, elle s’arrête automatiquement.
Un système efficace, facile à mettre en œuvre et surtout permettant de réaliser des économies, car il ne fonctionne pas en boucle.
La VMC VMP
Si vous ne pouvez pas relier votre VMC cuisine à un réseau de gaines d’extraction, ce qui arrive souvent en rénovation, il faut vous orienter vers d’autres systèmes.
Ces VMC sont de simples trous d’évacuation percés dans l’un des murs de la cuisine. Le trou, d’un diamètre important (125mm) est terminé par des grilles discrètes et dispose en son sein d’une ventilation mécanique.
On peut mettre en marche ce système à l’aide d’un interrupteur ou en le reliant à la lumière.
Les VMC VMP agissent un peu à la manière d’une « super-hotte » que l’on enclenche à volonté.
💡 Astuce – L’impact économique méconnu
VMC cuisine : un investissement qui rapporte
Selon une étude de l’ADEME (2024), une VMC bien dimensionnée en cuisine permet de réduire de 20 à 30% les coûts de chauffage par rapport à une ventilation naturelle par ouverture de fenêtres.
La raison ? Une VMC hygroréglable fonctionne uniquement quand c’est nécessaire, évitant les déperditions thermiques inutiles. Pour une maison de 100 m², cela représente une économie moyenne de 150 à 250€ par an sur la facture de chauffage, soit un retour sur investissement en moins de 5 ans.
Quel budget prévoir pour une VMC cuisine ?
Les différents postes de coûts
L’installation d’une VMC en cuisine représente un investissement variable selon le type de système choisi et la complexité des travaux.
Prix du matériel seul :
- VMC simple flux autoréglable : 150 à 400 €
- VMC simple flux hygroréglable : 400 à 900 €
- VMC VMP (sans gaine) : 150 à 250 €
Coût total installation comprise :
- VMC simple flux : 350 à 700 € en neuf, 1 000 à 2 000 € en rénovation
- VMC hygroréglable : 1 000 à 1 700 € en moyenne, jusqu’à 2 400 € en rénovation complexe
- VMC VMP : 250 à 450 € tout inclus
Exemple concret : Dans une maison de 100 m², l’équipement d’une cuisine de 15 m² avec une VMC simple flux a coûté 1 500 € matériel et pose inclus, avec un chantier réalisé en une journée.
Facteurs influençant le prix
Le coût final dépend principalement de :
- La configuration existante : présence ou non de gaines
- La surface à traiter : plus la cuisine est grande, plus le débit nécessaire est important
- L’accessibilité : facilité d’accès aux combles ou à l’extérieur
- Le type de logement : rénovation plus coûteuse que construction neuve
Comment installer sa VMC ?
L’installation d’une VMC est une étape compliquée, importante et potentiellement très onéreuse. En effet, il faut dans la plupart des cas installer une gaine d’extraction, permettant au minimum de conduire l’air vicié à l’extérieur.
Ces gaines sont généralement longues et doivent aboutir dans l’espace sous toiture, un chemin souvent parsemé d’embûches.
Heureusement pour ne pas se ruiner il existe des solutions alternatives qui permettent de se rapprocher de l’efficacité d’une VMC moderne et complète.
En rénovation
En rénovation, l’installation d’une VMC de cuisine pourra poser des problèmes de taille. Si aucune gaine de VMC n’existe dans la maison, il faudra alors intégrer des dizaines de mètres de gaine accordéon dans les murs. Ce processus est long et demande une intervention de professionnel longue et forcément coûteuse.
On peut baisser les coûts en faisant installer cette gaine au plafond et en la dissimulant avec un caisson.
Le processus est cependant inesthétique et peut, le cas échéant, être contourné.
En construction
En construction le problème ne se pose pas car les murs sont généralement à nu. On gagnera donc à faire installer une VMC double flux complète, non seulement en cuisine, mais également dans toute la maison.
En choisissant de la bonne qualité, on disposera de gaines d’excellente résistance qui dureront toute une vie.
Les pièges à éviter
Nous vous conseillons largement de ne pas associer une VMC à une hotte à extraction. En effet, les deux systèmes menant à l’espace extérieur peuvent créer de forts courants d’air et réduire à néant l’isolation de votre maison.
On préférera associer une VMC à une hotte à recyclage, pour une efficacité totale.
Notez également qu’il est formellement interdit de raccorder une hotte à extraction aux gaines d’une VMC, les deux systèmes doivent demeurer entièrement indépendants.
L’entretien de votre VMC cuisine : indispensable pour l’efficacité
Une VMC mal entretenue perd jusqu’à 50% de son efficacité et consomme plus d’énergie. L’entretien régulier garantit une ventilation optimale et prolonge la durée de vie de l’installation.
Entretien à réaliser soi-même
Tous les 3 mois :
- Nettoyage des filtres des bouches d’extraction (VMC double flux)
- Vérification visuelle des grilles d’aération
Tous les 6 mois :
- Nettoyage des entrées d’air et des bouches d’extraction
- Dépoussiérage des grilles avec un aspirateur ou un chiffon humide
- Changement des piles des bouches hygroréglables (tous les 2 ans)
Une fois par an :
- Nettoyage du caisson moteur en le dépoussiérant à l’aide d’un pinceau
- Vérification du bon fonctionnement général
Entretien professionnel obligatoire
Un entretien complet par un professionnel est recommandé tous les 2 à 3 ans pour :
- Nettoyer en profondeur les conduits d’aération
- Vérifier l’étanchéité du réseau
- Contrôler les débits d’extraction
- Remplacer les pièces d’usure si nécessaire
⚠️ Attention
Pour les VMC gaz, l’entretien annuel par un professionnel est obligatoire, avec un contrôle complet tous les 5 ans.
Signes d’une VMC qui nécessite un entretien
- Bruit anormal du moteur
- Diminution du débit d’air
- Accumulation d’humidité malgré la VMC
- Odeurs persistantes
- Augmentation de la consommation électrique









